L’événement du week-end

L’Odyssée : le Varan de Voyage à Calais

Ce week-end, j’ai eu l’impression de vivre une aventure fantastique. À Calais, le temps d’un souffle, le réel s’est mêlé à la légende.

Vendredi, direction la place Crèvecoeur où les gens s’agglutinent, curieux, fébriles. Et soudain, au détour d’une ruelle… Il est là : le Varan de Voyage.

Une créature monumentale de métal et de bois, longue de près de 15 mètres et haute d’environ 6 mètres, avançant lentement, majestueusement, comme sortie d’un rêve. Ses écailles brillent sous la lumière grise du Nord, sa langue mécanique fouette l’air. Impressionnant, hypnotique, presque vivant.

D’après la légende, il aurait répondu à l’appel du Dragon, figure emblématique et gardien de Calais depuis 2019. Une menace plane sur la ville… Quelle est-elle ? Le mystère reste entier.

Pour le moment, c’est l’heure de la sieste pour le Varan, sans doute épuisé après ses aventures spectaculaires… Et pour nous, c’est direction le Fort Risban !

Après le grand frisson du spectacle, place à la flânerie : cap sur le Logis du Roi et la Poudrière, où une superbe exposition dévoile les coulisses du Dragon, du Varan et des autres machines : Plans, maquettes, croquis, fragments d’écailles… Tout un univers d’imaginaire, de précision et de savoir-faire. On découvre les heures de travail, la passion et la poésie qu’il a fallu pour donner vie à ces géants.

Un peu plus haut, sur une plateforme, un iguane mécanique attend les curieux. Il s’anime au gré des manettes que les visiteurs peuvent manipuler : sa tête pivote, sa bouche s’ouvre, sa queue s’agite doucement. C’est une expérience à part. L’espace d’un instant, on devient chef d’orchestre d’une créature fantastique. Petits ou grands s’y prêtent volontiers (et je plaide coupable : j’ai adoré l’expérience😄).

On réalise alors que ces colosses ne sont pas de simples machines : ce sont des œuvres vivantes, nées du génie artisanal de la Compagnie du Dragon et de son créateur, François Delarozière.

Puis… le soleil décline.

La menace se fait sentir à nouveau, et c’est Lilith, la Gardienne des Ténèbres, qui s’éveille à son tour. Silhouette de feu surgissant du brouillard, prête à troubler la quiétude de la ville… Un moment suspendu, musical et fascinant.

Le Dragon lui dort encore…

Le lendemain matin, nous partons à la rencontre du Dragon de Calais qui s’éveille sur la place de l’Hôtel de Ville.

Il ouvre ses ailes immenses, prêt à accueillir son nouveau compagnon, le Varan. Et quand les deux géants se rejoignent, la magie opère : un grondement, une vapeur blanche, un souffle de feu… Et la foule, suspendue, émerveillée.

Pour nous, c’était une première rencontre avec ce géant de 10 mètres de haut et 25 mètres de long : hypnotique, majestueux, tout simplement inoubliable.

Calais, ce week-end-là, n’était plus tout à fait la même. Les rues vibraient, les gens souriaient, les enfants couraient, les grands redevenaient rêveurs. Partout, des regards émerveillés, des téléphones levés, des applaudissements spontanés.

Nous n’assisterons pas au combat final entre les trois machines — le Dragon, le Varan et Lilith — car d’autres aventures nous attendent ailleurs. Mais en quittant Calais, le cœur un peu serré, une chose est sûre : nous avons eu le sentiment d’avoir vécu quelque chose de rare.

Un moment suspendu entre ciel et mer, entre art et émotion, entre le bruit du vent et le souffle brûlant des machines. Un instant où la ville tout entière semblait retenir sa respiration, bercée par la magie et la poésie mécanique de la Compagnie du Dragon.

Pari tenu pour la Ville de Calais et François Delarozière : réenchanter la ville, réveiller notre âme d’enfant et nous rappeler que la magie existe, bel et bien.

✨ Pour info : il est possible de déambuler sur le front de mer sur le dos du Dragon, et bientôt, sur celui du Varan. Une balade qui promet d’être aussi spectaculaire que poétique !

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